samedi 16 janvier 2010

Le JDD: Le dessinateur Tibet est mort

(Lundi 3 janvier, livres)
Tibet, figure phare de la BD franco-belge, est décédé samedi, à l'âge de 78 ans. Il avait créé de nombreux héros comme Chick Bill ou Ric Hochet.


Tibet, l'une des figures de la bande dessinée franco-belge des années 60-70, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche, à l'âge de 78 ans. Sa principale maison d'édition, le Lombard, a confirmé l'information dans un communiqué, précisant que ce "décès soudain, lié à un malaise", était survenu à son domicile du Var, à Roquebrune-sur-Argens. Ce dessinateur s'est surtout rendu célèbre en donnant vie au cow-boy Chick Bill ou au reporter-détective Ric Hochet.


Derrière le pseudonyme de Tibet se cache Gilbert Gascard, un Français qui a vécu dès l'âge de cinq ans à Bruxelles. La capitale belge était, dans les années 50, le lieu du renouveau de la bande dessinée européenne. Les journaux Spirou, Tintin et même l'américain Mickey s'y ont installé. C'est d'ailleurs dans le studio européen de Disney, basé à Bruxelles, que Tibet a commencé à œuvrer. Il y a rencontré André-Paul Duchâteau, le scénariste avec qui il a créé Ric Hochet. Ce personnage est un jeune reporter devenu détective, spécialisé dans les affaires empruntes de fantastique. Ses aventures se déclinent en 76 tomes, souvent situés en tête des ventes BD dans les années 60-80. Un 77e album devrait sortir en mars prochain.


Autre personnage phare de ce dessinateur stakhanoviste: Chick Bill, qui narre, au long de ses 70 volumes, les péripéties humoristiques d'un jeune cow-boy. Tout comme celle de Ric Hochet, la série a été diffusée, et soutenue, par le Journal de Tintin. Hergé, père de Tintin, avait, à l'époque, soutenu le jeune dessinateur auprès des maisons d'éditions. Le succès a été largement au rendez-vous… contrairement à d'autres séries qui n'ont pas perduré (Les Peurs de rien, Dave O'Flynn). Cette carrière a été maintes fois récompensée, notamment par le prix Albert Uderzo en 2006. Gilbert Gascard, alias Tibet, était également citoyen d'honneur de Bruxelles et Officier français des Arts et des Lettres.


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La Provence L'enfance marseillaise du père de Ric Hochet

Publié le lundi 04 janvier 2010 à 14H46


Tibet est né à Marseille en 1931 où son père a entraîné l'OM. Le dessinateur est décédé hier à sa maison de Roquebrune-sur-Argens




Le dessinateur Gilbert Gascard, dit "Tibet".
Photo archives


Alors que le dessinateur Tibet vient de mourir, les amoureux provençaux de bande dessinée redécouvrent un pan peu connu de la vie du créateur de Ric Hochet.
Celle de l'enfance marseillaise de ce créateur qui a vendu plus de 15 millions d'albums des aventures de son journaliste mais aussi de Chick Bill.






Tibet, alias Gilbert Gascard est né en octobre 1931 à Marseille où son père, André Gascard, a fait partie de la glorieuse histoire de l'OM. En 1938-1939, il a effectué un intérim officieux d'entraîneur, avec l'aide du Hongrois Willy Kohut. Au cours de la saison 1941-1942, il devient officiellement entraîneur mais est licencié en janvier 1942, après l'élimination en coupe contre l'AS Monaco. Auparavant, André Gascard avait été joueur à Sète en 1905 avant de se retrouver en 1910 à Marseille au Stade Helvétique, l'équipe créée à Marseille par les riches négociant suisses qui s'y étaient installés. Blessé durant la Grande Guerre, il rejoint les rangs de l'OM en 1917 et est capitaine de l'équipe première qui joue la finale du championnat de France.


Ce Gascard-là, avant d'engendrer un fabuleux auteur de BD, a marqué l'Olympique de Marseille, y occupant toutes les fonctions officielles ou dans l'ombre, depuis celle de directeur sportif à celle de speaker -souvenez-vous : "Un cadeau sportif s'achète chez Piéry" ou "Profitez d'un week-end au pied des Pénitents légendaires pour visiter les 3000 m² d'exposition des meubles Conil"- en passant par celle, mystérieuse de "préposé" au moral. "Quand il entrait dans les vestiaires à la mi-t-temps, confie un vieil Olympien, il nous faisait des discours de tribun grec, piquait notre sens de l'honneur. Nous repartions regonflés et souvent, nous gagnions le match". Après son parcours à l'OM, il avait ouvert un magasin, "Gascard Sports", au 139 rue de Rome, au coeur de Marseille, qui était le rendez-vous de tous les amoureux du foot.


Lors d'une interview à Bruxelles en avril 1990, nous avions évoqué avec Tibet son enfance marseillaise. Il évoquait ses "impressions" plus que des souvenirs. "J'ai quitté la ville à quatre ans, lors de la séparation de mes parents. Je me souviens du goût de la brousse du Rove que je mangeais à la cantine de la maternelle. J'ai été ému quand j'en ai remangé bien , de la peur que me faisait les chenilles processionnaires qui avançaient dans les allées du Parc Borély où j'allais jouer avec ma mère."


Tibet se souvenait aussi de son retour à Marseille quand il avait une vingtaine d'années, dans les années 1950. "Je suis allé au stade pour écouter la voix de mon père. Ma soeur Micheline, infirmière à la Timone, habitait là-bas. Elle m'a parlé de la folie et des exploits du "petit de Bruges", Jean-Pierre Papin."


Alors que nous l'interrogions sur l'origine de son pseudonyme, Tibet, imaginant une expédition de jeunesse dans l'Everest, il nous avait confié ce dernier souvenir marseillais : "A l'époque mon frère Pierrot ne parvenait pas à prononcer Gilbert. Il disait Ti-Bé. Ça m'est resté."


Philippe LARUE plarue@laprovence-presse.fr




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Var Matin Le papa de Ric Hochet est mort à Roquebrune

Paru le lundi 4 janvier 2010 à 10:20 0 commentaire(s)



Tibet est décédé samedi soir à son domicile varois.


À son actif, plus de deux cents albums.
A Roquebrune-sur-Argens une rue porte le nom de son plus célèbre personnage : Ric Hochet.




C'est dans ce village varois, que le dessinateur franco-belge Tibet, créateur des héros de bandes dessinées Ric Hochet et Chick Bill, est mort samedi à l'âge de 78 ans, a indiqué dimanche son éditeur, les éditions du Lombard.


Le dessinateur est décédé dans la nuit des suites d'un malaise alors qu'il se trouvait avec son épouse, Nicole, dans sa vaste propriété du quartier du Blavet. À 23 heures exactement.


Né le 29 octobre 1931 à Marseille, Gilbert Gascard, alias Tibet, s'était installé en Belgique avec sa famille à l'âge de cinq ans.


Un grand nom de la BD


Il a créé à partir des années 1950 le cow-boy Chick Bill (70 albums depuis 1954) dont un nouvel album va être dans les bacs dans les jours qui viennent. Et en collaboration avec l'écrivain André-Paul Duchâteau, le personnage du journaliste Ric Hochet, 77 albums depuis 1963. Il travaillait sur le 78 page 27. Au total il a réalisé plus de 200 albums.


Partageant son existence entre Bruxelles et Roquebrune, le dessinateur était connu pour sa discrétion, mais aussi son côté affable et pince-sans-rire. « C'est pour nous une chance qu'un tel auteur se soit installée chez nous » expliquait hier Jean-Paul Ollivier, premier adjoint au maire de Roquebrune et ami du dessinateur, qui s'est rendu dès l'annonce de son décès à son chevet.


Tibet était avec Jean Graton, l'auteur de Michel Vaillant, les deux célébrités de la BD à vivre à Roquebrune.


Le village a mis sur pied, en 2002, un festival de la BD grâce à Grégoire Hacot (voir ci-contre), qui a persuadé Tibet d'en devenir le premier président. Il a été ensuite nommé président à vie.


Exceptionnellement, il était venu passer les fêtes de fin d'année dans la nouvelle maison qu'il venait d'acquérir avec son épouse. Trois jours avant son malaise fatal, Tibet jouait à son jeu favori, la pétanque et riait entouré de ses amis varois. Avec lui disparaît un grand nom de la bande dessinée et une vraie joie de vivre.


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Le Matin: Tibet, le dessinateur de Ric Hochet..

Le dessinateur franco-belge Tibet, créateur des héros de bandes dessinées Ric Hochet et Chick Bill, est mort samedi à l'âge de 78 ans à Roquebrune sur Argens (Var), son lieu de villégiature de prédilection, a indiqué dimanche son éditeur, les éditions du Lombard.


AFP - le 03 janvier 2010, 18h27
Le dessinateur franco-belge Tibet, créateur des héros de bandes dessinées Ric Hochet et Chick Bill, est mort samedi à l'âge de 78 ans à Roquebrune sur Argens (Var), son lieu de villégiature de prédilection, a indiqué dimanche son éditeur, les éditions du Lombard.


Le dessinateur est décédé dans la nuit des suites d'un malaise, précise l'agence de presse belge Belga.


Né le 29 octobre 1931 à Marseille, Gilbert Gascard alias Tibet avait émigré en Belgique avec sa famille à partir de l'âge de cinq ans, selon la biographie publiée par son éditeur.


Il est notamment le créateur du cow-boy Chick Bill et, en collaboration avec l'écrivain André-Paul Duchâteau, du journaliste Ric Hochet.


Gilbert Gascard doit son pseudonyme à la prononciation de son prénom par un frère de dix-huit mois son aîné, qui trouvait "ti-bé" plus facile à dire que "Gilbert", selon son éditeur.


Sa carrière de dessinateur commence à la fin des années 1940 à Bruxelles. En 1953, Tibet publie la première aventure de son cow-boy, "Chick Bill en Arizona" dans une revue des éditions du Lombard, avant de faire une série de quelque 70 albums de ces westerns comiques destinés à un tout jeune public.


En 1955, sur un scénario d'André-Paul Duchâteau, il met en images la première enquête de Ric Hochet, petit crieur de journaux puis reporter au quotidien "La Rafale". Son héros compte aujourd'hui à son actif 76 énigmes résolues et autant d'albums. Un dernier tome doit paraître en mars 2010, selon les éditions du Lombard.


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vendredi 15 janvier 2010

Le Vif/L'express: Décès de Tibet, le créateur de Chick Bill

Décès de Tibet, le créateur de Chick Bill


04/01/2010 09:45



Ce samedi 2 janvier 2010, Tibet, le créateur de Chick Bill et dessinateur de Ric Hochet est mort à Roquebrune-sur-Argens (Var), à l'âge de 78 ans.


Né le 29 octobre 1931 à Marseille, le petit Gilbert Gascard devient Tibet par la grâce de son frère aîné qui prononce plus facilement 'ti-'bet que Gilbert. Il n'a pas 5 ans lorsque sa famille émigre en Belgique. A 16 ans, il débute comme assistant dessinateur au studio de graphisme de Tenas & Rali. Il y collabore ainsi à Mickey Magazine et s'y lie d'amitié avec le jeune romancier André-Paul Duchâteau. En 1949, l'hebdo Héroïc-Albums accueille son premier héros personnel: un privé coriace, tendance Série Noire, Dave O'Flynn.


En 1950, Tibet devient maquettiste-illustrateur au journal Tintin. Sur un scénario (non signé) de Duchâteau, il crée la première histoire complète jamais publiée dans ce périodique: «Yoyo s'est évadé ». Il enchaîne avec divers personnages éphémères comme «Titi et son chien Tutu», «La Famille Petitoux», etc. Toujours avec son compère A.P. Duchâteau, il publie sa première aventure à suivre dans le périodique flamand Ons Volkske: «De Avonturen van Koenraad» («Les Aventures de Conrad»), une bande humoristico-chevaleresque.


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Vidéos de différents journaux télévisés



RTL DuBus et Lamy dédient leur chronique à Tibet

Ce 4 janvier 2010, DuBus et Lamy ont dédié leur chronique matinale sur RTL à Tibet.






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jeudi 14 janvier 2010

La DH: Un pagnol au pays du Far West

Date: 04/01/2010
Section: INFORMATIONS GENERALES
Sous Section: BELGIQUE


Adamo : “Un Pagnol au pays du Far West” Nouvelle Recherche




Salvatore Adamo a appris la nouvelle dimanche vers 13h30 : “Nous nous sommes vus il n’y a pas très longtemps. Il était venu à l’anniversaire de ma femme, Nicole.
J’ai reçu la catastrophe en pleine tête. Je considérais Tibet comme un des hommes auxquels je ressemblais le plus. Il était Scorpion comme moi. Hypersensible. Son humour était son arme.
Il ne faisait jamais dans la mièvrerie ! Il était le gars au monde qui racontait les histoires de la façon la plus drôle.
Moi, je l’ai fait raconter cent fois la même histoire. Quand il n’en avait plus envie, j’insistais. Je savais que je rirais autant la centième fois que la première. Il était vraiment un de mes meilleurs amis.”


Salvatore et Tibet étaient très liés depuis une vingtaine d’années : “Nous avons commencé par nous croiser sur des plateaux de télé, chez Jacques Mercier où il faisait des caricatures. Petit à petit, il y eut des affinités sélectives. Nous étions devenus nos adversaires préférés à la pétanque. Nous ne faisions jamais équipe ensemble car nous avions trop de plaisir à battre l’autre. J’appréciais aussi son côté ronchon et ses attendrissements. Je pense que Dog Bull, qui était son personnage favori, c’était lui !
Ce que Tibet faisait, c’était du Pagnol au pays du Far West. Oui ! Il avait l’esprit de Pagnol, mais dans un genre différent.”


Interview E. P.


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La DH: Il aimait tellement les artistes

Date: 04/01/2010
Section: INFORMATIONS GENERALES
Sous Section: BELGIQUE


Un énorme bavard animé par la passion


Le grand bonheur de Tibet, ces dernières années, fut d’avoir écrit un livre, un vrai. Avec ses albums de BD, chaque premier tirage dépassait les 50.000 exemplaires. 2.000 ou 3.000 ici. Peu lui importait : ce livre fut sa passion.


Dans Qui fait peur à maman ?, Tibet racontait les petites histoires de sa jeunesse. Il terminait en perdant… sa virginité. Le titre qu’il avait choisi était lié au premier drame de cet enfant marseillais : la maladie de sa maman, le toc. Elle a commencé par avoir peur d’un grand-père qui avait un bouton sur la joue, puis de toutes les personnes qui approchaient ce grand-père, puis de toute la ville de Marseille. À ce point qu’à 4 ans, le petit Gilbert Gascard s’est retrouvé à Bruxelles.


Son frère, qui avait un an de plus que lui, avait du mal à prononcer son prénom. Au lieu de Gilbert, il disait Tibet. “Ça m’est resté. Et comme j’ai toujours détesté mon prénom…”


Son talent de dessinateur s’est manifesté très tôt : “Un jour, dans un restaurant, j’ai dessiné la tête d’un client. Je n’avais pas 5 ans. Papa était tellement impressionné qu’il m’a proposé d’aller offrir ce dessin à ce monsieur. Qui m’a donné 25 centimes de l’époque.”


Ce père, il allait en être séparé : “Nous étions en Belgique, lui à Marseille. La guerre l’empêchait de venir. Après, ma mère lui a écrit en lui disant de rester, que nous, on ne pensait plus à lui… Je ne l’ai pas revu pendant onze ans. Il m’a profondément manqué.” Le livre de Tibet était aussi truffé d’anecdotes drôles. Il a connu avant tout le monde le futur ministre Simonet : “Nous avons été amoureux de la même fille.” Et aussi le journaliste Frédéric François que Tibet emmenait au cinéma en resquillant : “Il avait une peur bleue.”


Salvatore Adamo a signé la préface. Il était sans doute le meilleur ami de ce passionné des spectacles, qui admirait les artistes sans réserve. Pour rencontrer Tibet, le plus facile était d’aller au Cirque Royal ou au Théâtre des Galeries.


Ce n’était pas un homme qui hurlait de rire toutes les cinq minutes. Mais il était, en permanence, souriant et amusé.


La nature l’avait aussi doté d’une mémoire phénoménale. Il se souvenait de tous et de tout. Ce don-là lui permettait de savourer ses souvenirs avec un plaisir quasi enfantin.


Tibet était un énorme bavard, si merveilleux à écouter. Finalement, les journalistes l’ont moins interviewé pour lui faire parler de lui que pour lui faire raconter les autres qu’il avait côtoyés.


Goscinny, Franquin et surtout Hergé. Il a toujours eu les larmes aux yeux en racontant leur dernier contact : “En février 1983, je devais être opéré du cœur. J’en avais une peur bleue. Un jour, mon fils m’a dit : “Hergé a téléphoné pour te dire qu’il pensait à toi.” Hergé est mort quelques jours plus tard. Le vrai malade, c’était lui. Et celui qui téléphonait à l’autre pour l’encourager, c’était lui aussi.” Et voilà que Tibet est à nouveau avec son maître.


Eddy Przybylski




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La DH: Adieu Ric Hochet

DÉCÈS DE TIBET


2010 commence bien mal. En effet, je viens de lire sur votre site dh.be que Tibet, le père de Ric Hochet ou de Kid Ordin, est décédé en ce début d’année. 


Une catastrophe pour les fans de bandes dessinées comme moi et des milliers d’autres. Le trait de cet homme n’a jamais fléchi au fil des ans.


Il est parvenu à enchaîner les albums avec une maestria peu commune.
Avec son compère André-Paul Duchâteau, ils ont fait rire des centaines de milliers de lecteurs dans toute la francophonie.


Les jeux de mots hilarants, les situations burlesques, les enquêtes bien ficelées, l’homme ne laissait rien au hasard et était capable de tout mettre en scène avec une apparente facilité.


Et puis, je me souviens de ces émissions télé des années 70. L’écran était encore souvent en noir et blanc. L’ami Tibet, au milieu des enfants, caricaturait à tour de bras tous ceux qui faisaient l’actualité. Incroyable souvenir pour toute une génération.


Chapeau bas, Monsieur Tibet. Merci pour votre œuvre. Merci pour votre gentillesse lorsqu’on avait le bonheur de vous rencontrer lors d’une séance de dédicaces. C’était toujours un plaisir. Vous allez me manquer. Vous allez nous manquer. Je vais prendre le temps de relire votre production, vous serez encore un peu avec moi.”


P. Van Hove, de Bruges


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La DH: Le papa de Ric Hochet est décédé

Le papa de Ric Hochet est décédé (03/01/2010)



Le dessinateur Gilbert Gascard, Tibet, est décédé des suites d'un malaise.


Il était notamment connu comme auteur de Ric Hochet et de Chick Bill.


Les Editions du Lombard ont confirmé, dimanche après-midi, le décès, à 78 ans, de Tibet, auteur-dessinateur de "Chick Bill" et, avec son compère André-Paul Duchâteau, de "Ric Hochet".


Le Lombard précise que ce décès soudain est survenu ce samedi 2 janvier (bien 2 janvier) à Roquebrune-sur-Argens. Né le 29 octobre 1931 à Marseille, le petit Gilbert Gascard n'a pas 5 ans lorsque sa famille émigre en Belgique et s'installe à Bruxelles.


A 16 ans, il débute comme assistant dessinateur dans un studio de graphisme. Il y collabore à «Mickey Magazine» et s'y lie d'amitié avec le jeune romancier André-Paul Duchâteau. En 1949, l'hebdo «Héroïc-Albums» accueille son premier héros personnel: un privé tendance Série Noire, «Dave O'Flynn».
En 1950, Tibet devient maquettiste-illustrateur au journal «Tintin» et il crée la première histoire complète publiée dans ce périodique: «Yoyo s'est évadé ». Il enchaîne avec divers personnages éphémères.


Avec son compère Duchâteau, il publie sa première aventure à suivre dans le périodique flamand «Ons Volkske»: «De Avonturen van Koenraad», une bande humoristico-chevaleresque.
En 1953, répondant au souhait de Raymond Leblanc, directeur-fondateur des Editions du Lombard, Tibet publie «Les Aventures de Chick Bill en Arizona». A l'heure actuelle, la série «Chick Bill» compte 70 albums édités par Le Lombard.
En 1955, sur un scénario d'André-Paul Duchâteau, il met en images la première enquête de «Ric Hochet». Le journaliste détective a désormais à son actif 76 albums édités par Le Lombard. Le tome 77 de « Ric Hochet » est prévu pour mars 2010.
Caricaturiste de talent, Tibet réalise également, de 1971 à 1972, sa célèbre «Tibetière» où il croque les vedettes du cinéma, de la BD, du sport et du spectacle.
En 2006, osant ainsi une toute première infidélité au Lombard en plus de 50 ans de carrière, Tibet a publié le premier tome de «La Révolte d'Aldo Remy» chez Glénat.


En septembre 2000, en hommage aux 50 ans de fidélité dont Tibet a fait preuve, Le Lombard a édité «Tibet, la Fureur de Rire», une luxueuse monographie abondamment illustrée de dessins inédits. Deux mois après, il a reçu les prestigieux insignes français de Chevalier des Arts et des Lettres. En 2002, le maire de Roquebrune-sur-Argens (Var), lieu de villégiature préféré de Tibet, a inauguré un Boulevard «Ric Hochet». En 2005, à l'occasion des 50 ans de carrière de «Ric Hochet», Tibet a été fait Citoyen d'Honneur de Bruxelles. En 2006, le ministre français de la Culture a élevé Tibet au rang d'Officier des Arts et des Lettres.


En février 2007, Tibet a changé totalement de registre et surpris les bédéphiles et les amateurs de vraie littérature en publiant, sous le titre «Qui fait peur à Maman ? » (Editions «L'Esprit des Péninsules»), un recueil de souvenirs de jeunesse sans aucun dessin. Préfacée par son ami Salvatore Adamo, cette chronique douce-amère empreinte de pudeur, de nostalgie et d'humour révèle, en une suite de courts chapitres, ce que fut son enfance et son adolescence.





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La DH: Le papa de Ric Hochet aura soigné son départ


Le papa de Ric Hochet aura soigné son départ (04/01/2010)


Mort de rire : Tibet aura soigné son départ
ROQUEBRUNE-SUR-ARGENS “Il est mort dans un éclat de rire, en regardant Bigard à la télé dans sa maison du Midi” , raconte Olivier Grenson (La femme accident ).


Pour Dany (Olivier Rameau ), c’est bien plus qu’un collègue de travail qui s’en est allé. “Mes premières collaborations sur une BD le furent sur des décors de Ric Hochet. À l’époque, j’aidais Mitteï dans ce travail. Tibet me semblait alors inaccessible. Bien vite, il allait devenir un immense ami, un modèle de vie, de plaisir de vivre et d’humour. Une soirée en sa compagnie était une soirée réussie.”


Triste retour après des vacances au soleil pour les deux dessinateurs : Tibet est décédé ce samedi 2 janvier. Il était né à Marseille en 1931 mais alors que le petit Gilbert Gascard n’a que 5 ans, ses parents s’installent à Bruxelles. Son pseudonyme s’imposera vite : “Mon frère n’arrivait pas à prononcer Gilbert et disait Tibet.”


À 16 ans, il débute comme assistant dessinateur dans un studio de graphisme. Il y collabore à Mickey Magazine et s’y lie d’amitié avec le jeune romancier André-Paul Duchâteau.
En 1949, l’hebdo Héroïc-Albums accueille son premier héros personnel : un privé tendance Série Noire, Dave O’Flynn . En 1950, Tibet devient maquettiste-illustrateur au journal Tintin et il crée la première histoire complète publiée dans ce périodique : Yoyo s’est évadé . Il enchaîne avec divers personnages éphémères.


Avec son compère Duchâteau, il publie sa première aventure à suivre dans le périodique flamand Ons Volkske : De Avonturen van Koenraad , une bande humoristico-chevaleresque. En 1953, répondant au souhait de Raymond Leblanc, directeur-fondateur des Éditions du Lombard, Tibet publie Les Aventures de Chick Bill en Arizona . À l’heure actuelle, la série compte 70 albums édités par Le Lombard.


En 1955, sur un scénario de Duchâteau, il met en images la première enquête de Ric Hochet.
Le journaliste détective a désormais à son actif 76 albums édités par Le Lombard. Le tome 77 est prévu pour mars 2010.
“Son titre sera Ici, 77” , nous racontait Tibet l’été dernier. “Vous vous rendez compte : 77e album, alors que j’atteins un âge où je n’ai plus le droit de lire Tintin.”


Dany et Grenson soulignent aussi ce symbole. “C’est bien lui, ça, de partir sur la pointe des pieds, en prenant bien soin de faire la fête et de souhaiter la bonne année à ses proches, en plus. Notre dernière rencontre datait du Sandwich Bar organisé voici trois semaines au Lombard et auquel participent les auteurs maison : un grand éclat de rire.”


“On y parlait des préparatifs pour la fête prévue pour la sortie du 77e album, en mars 2010 , explique Grenson. Et notamment de cet album décalé réalisé par le jeune David Vandermeulen, fidèle de chez Delcourt et à cent lieues de l’univers de Tibet, à partir de toutes les vignettes où Ric Hochet reçoit un coup de poing.”


Dany ajoute une plume au chapeau de Tibet : “Sans lui, Le Lombard ne serait pas ce qu’il est. D’abord, parce que dans les années 70, ses héros étaient n° 1 au référendum des personnages les plus populaires. Ensuite, parce que, au plus fort de la crise qui a vu nombre de dessinateurs quitter le navire lors de la reprise par Média-Participations, Tibet est resté à bord.


Et si Le Lombard est aujourd’hui l’éditeur sans aucun doute le plus respectueux de ses collaborateurs, c’est aux conseils de Tibet qu’il le doit.”
Et d’évoquer un autre dada de son ami. “Jusqu’au bout, et malgré quatre infarctus, Tibet est resté hyperactif, écrivant aussi des pièces de théâtre – non parues, à son grand dam – mais aussi ce roman Qui fait peur à maman ? Bouleversant !”




Jean Bernard
© La Dernière Heure 2010
Photo: © GUIDICELLI





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La DH: "Je suis entré dans l'histoire grâce au flamand"

Date: 04/01/2010
Section: INFORMATIONS GENERALES
Sous Section: EVENEMENT


Pour ses cinquante ans de carrière, il s’était souvenu de ses soucis scolaires qui lui avaient permis de rentrer dans les annales.


Les grosses lunettes vissées sur le nez, le sourire éternellement accroché aux lèvres, Tibet avait toujours une anecdote sur le bout des lèvres.


En 2000 , Patrick Gaumer lui avait consacré un très bel hommage dans la collection Auteurs du Lombard, sa maison d’édition. Une brique dans laquelle Tibet se livrait sans retenue apparente mais toujours avec le souci de ne blesser personne. “C’est dans ma nature”, souriait-il tendrement. “Ne comptez pas sur moi pour jouer les méchants.”


Patrick Gaumer, lui, confessait sans honte qu’il n’était pas parvenu à réaliser un “ouvrage sur Tibet… mais avec Tibet. Quand vous rencontrez un homme aussi attachant que celui-ci, vous avez toujours envie de faire un bout de chemin avec lui”, expliquait-il.


Parmi les innombrables anecdotes, Tibet, le Marseillais débarqué chez nous en culottes courtes, confessait ses difficultés avec la langue de Vondel.


“J’ai débarqué dans le Hainaut à 5 ans, avant de mettre le cap sur Bruxelles. Ici, dans la belle capitale de la bande dessinée à laquelle je dois tant, j’ai fait très, très fort puisque j’ai tout simplement triplé ma cinquième, se souvenait notre homme avec une honte toute feinte pratiquement quatre décennies après les faits.


“C’était quand même un exploit dans son genre”, se reprenait-il aussitôt, dans un grand éclat de rire. “Je n’étais pas spécialement mauvais, mais j’avais un retard épouvantable en flamand. Je n’oublierai jamais ce que j’ai dû suer pour éviter la honte la plus totale.”


Tibet s’en amusait avec dans les yeux cette étincelle d’insolence et de facétie qui symbolisaient bien cet homme profondément gentil.


Dans le même ouvrage , le dessinateur, qui adorait écrire, avait publié un texte superbe sur un moment marquant de sa vie, sa rencontre avec un père absent, qu’il avait pu rencontrer au sortir de la Seconde Guerre mondiale après plus de dix années de silence.


H. Le.


en savoir plus


Tibet, la fureur de rire, Patrick Gaumer, Éd. Le Lombard, Coll. Auteurs.









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La DH: 78 ans plus le droit de lire Tintin

Date: 04/01/2010
Section: INFORMATIONS GENERALES
Sous Section: EVENEMENT


“78 ans : plus le droit de lire Tintin” Nouvelle Recherche




Mort de rire : Tibet aura soigné son départ


ROQUEBRUNE-SUR-ARGENS “Il est mort dans un éclat de rire, en regardant Bigard à la télé dans sa maison du Midi”, raconte Olivier Grenson (La femme accident).


Pour Dany (Olivier Rameau), c’est bien plus qu’un collègue de travail qui s’en est allé. “Mes premières collaborations sur une BD le furent sur des décors de Ric Hochet. À l’époque, j’aidais Mitteï dans ce travail. Tibet me semblait alors inaccessible. Bien vite, il allait devenir un immense ami, un modèle de vie, de plaisir de vivre et d’humour. Une soirée en sa compagnie était une soirée réussie.”


Triste retour après des vacances au soleil pour les deux dessinateurs : Tibet est décédé ce samedi 2 janvier. Il était né à Marseille en 1931 mais alors que le petit Gilbert Gascard n’a que 5 ans, ses parents s’installent à Bruxelles. Son pseudonyme s’imposera vite : “Mon frère n’arrivait pas à prononcer Gilbert et disait Tibet.”


À 16 ans , il débute comme assistant dessinateur dans un studio de graphisme. Il y collabore à Mickey Magazine et s’y lie d’amitié avec le jeune romancier André-Paul Duchâteau.


En 1949, l’hebdo Héroïc-Albums accueille son premier héros personnel : un privé tendance Série Noire, Dave O’Flynn. En 1950, Tibet devient maquettiste-illustrateur au journal Tintin et il crée la première histoire complète publiée dans ce périodique : Yoyo s’est évadé. Il enchaîne avec divers personnages éphémères.


Avec son compère Duchâteau, il publie sa première aventure à suivre dans le périodique flamand Ons Volkske : De Avonturen van Koenraad, une bande humoristico-chevaleresque. En 1953, répondant au souhait de Raymond Leblanc, directeur-fondateur des Éditions du Lombard, Tibet publie Les Aventures de Chick Bill en Arizona. À l’heure actuelle, la série compte 70 albums édités par Le Lombard.


En 1955, sur un scénario de Duchâteau, il met en images la première enquête de Ric Hochet. Le journaliste détective a désormais à son actif 76 albums édités par Le Lombard. Le tome 77 est prévu pour mars 2010. “Son titre sera Ici, 77”, nous racontait Tibet l’été dernier. “Vous vous rendez compte : 77e album, alors que j’atteins un âge où je n’ai plus le droit de lire Tintin.”


Dany et Grenson soulignent aussi ce symbole. “C’est bien lui, ça, de partir sur la pointe des pieds, en prenant bien soin de faire la fête et de souhaiter la bonne année à ses proches, en plus. Notre dernière rencontre datait du Sandwich Bar organisé voici trois semaines au Lombard et auquel participent les auteurs maison : un grand éclat de rire.”


“On y parlait des préparatifs pour la fête prévue pour la sortie du 77e album, en mars 2010, explique Grenson. Et notamment de cet album décalé réalisé par le jeune David Vandermeulen, fidèle de chez Delcourt et à cent lieues de l’univers de Tibet, à partir de toutes les vignettes où Ric Hochet reçoit un coup de poing.”


Dany ajoute une plume au chapeau de Tibet : “Sans lui, Le Lombard ne serait pas ce qu’il est. D’abord, parce que dans les années 70, ses héros étaient n° 1 au référendum des personnages les plus populaires. Ensuite, parce que, au plus fort de la crise qui a vu nombre de dessinateurs quitter le navire lors de la reprise par Média-Participations, Tibet est resté à bord. Et si Le Lombard est aujourd’hui l’éditeur sans aucun doute le plus respectueux de ses collaborateurs, c’est aux conseils de Tibet qu’il le doit.”


Et d’évoquer un autre dada de son ami. “Jusqu’au bout, et malgré quatre infarctus, Tibet est resté hyperactif, écrivant aussi des pièces de théâtre – non parues, à son grand dam – mais aussi ce roman Qui fait peur à maman ? Bouleversant !”


Jean Bernard






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mercredi 13 janvier 2010

GdBlog: Tibet n'est plus.. un dernier hommage

L'auteur de bande dessinée de l'école "classique" franco-belge Tibet a disparu le 2 janvier 2010. Ric Hochet, Chick Bill et leurs amis sont tristes aujourd'hui et pour ceux qui connaissent les célèbres bêtises de Kid Ordinn dans Chick Bill (kidordinneries), celle-ci est bien la moins drôle ...



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Le Point: Tibet, le dessinateur de Ric Hochet et de Chick Bill, est mort


Le créateur des bandes dessinées "Ric Hochet" et "Chick Bill" est décédé à l'âge de 78 ans.
©PQR/L'Alsace/Darek Szuster/MAXPPP.


Le dessinateur franco-belge Tibet, créateur des héros de bande dessinée Ric Hochet et Chick Bill, est mort samedi à l'âge de 78 ans à Roquebrune-sur-Argens (Var), son lieu de villégiature de prédilection, a indiqué dimanche son éditeur, les éditions du Lombard. Le dessinateur est décédé dans la nuit des suites d'un malaise, précise l'agence de presse belge Belga.


Né le 29 octobre 1931 à Marseille, Gilbert Gascard alias Tibet avait émigré en Belgique avec sa famille à l'âge de cinq ans, selon la biographie publiée par son éditeur. Il est notamment le créateur du cow-boy Chick Bill et, en collaboration avec l'écrivain André-Paul Duchâteau, du journaliste Ric Hochet. Gilbert Gascard doit son pseudonyme à la prononciation de son prénom par un frère de dix-huit mois son aîné, qui trouvait "ti-bé" plus facile à dire que "Gilbert", selon son éditeur. Sa carrière de dessinateur commence à la fin des années 1940 à Bruxelles. En 1953, Tibet publie la première aventure de son cow-boy, "Chick Bill en Arizona" dans une revue des éditions du Lombard, avant de faire une série de quelque 70 albums de ces westerns comiques destinés à un tout jeune public.


En 1955, sur un scénario d'André-Paul Duchâteau, il met en images la première enquête de Ric Hochet, petit crieur de journaux, puis reporter au quotidien La Rafale. Son héros compte aujourd'hui à son actif 76 énigmes résolues et autant d'albums. Un dernier tome doit paraître en mars 2010, selon les éditions du Lombard.


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mardi 12 janvier 2010

Télérama: L'auteur de BD franco-belge Tibet est mort

A la une : Le fil livres : L'auteur de BD franco-belge Tibet est mort.


L'auteur de BD franco-belge Tibet est mort
Le 4 janvier 2010 à 13h15 - Mis à jour le 4 janvier 2010 à 15h14
Tags : bande-dessinée



LE FIL LIVRES - C'était le papa du cow-boy rigolo Chick Bill et du journaliste-enquêteur intrépide Ric Hochet.


Tibet, de son vrai nom Gilbert Gascard, avait fait les beaux jours du journal “Tintin” et continuait de publier. Il est mort samedi, à l'âge de 78 ans.


Tibet - Gilbert Gascard pour l'état civil - est décédé samedi à 78 ans, des suites d'un malaise. Connu pour ses séries Chick Bill et Ric Hochet, cet auteur de bandes dessinées réalisait des albums ultra-traditionnels, qui ont fait son succès à partir des années 50.


Né en 1931 à Marseille, il s'installe cinq ans plus tard avec sa famille en Belgique. A 16 ans, il entre aux studios Disney à Bruxelles, et travaille sur l'édition locale de Mickey Magazine. Trois ans plus tard, il officie comme maquettiste-illustrateur au journal Tintin. En 1954, il crée le western humoristique et bon enfant Chick Bill – dont 69 épisodes sont depuis parus depuis.


Il s'alliera ensuite à l'écrivain André-Paul Duchâteau, qui scénarisera Ric Hochet. D'une ligne claire très classique, Tibet y dessine les péripéties d'un journaliste d'investigation. L'aventure dure : pas moins de 76 épisodes sont édités.


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Actua BD: Décès de Tibet l'auteur de Chick Bill et Ric Hochet

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD)


Décès de Tibet, l’auteur de « Chick Bill » et de « Ric Hochet »
3 janvier 2010



Nous apprenons avec douleur et tristesse la disparition de Tibet, décédé cette nuit à minuit trente à Roquebrune-sur-Argens, à l’âge de 78 ans. Il a été l’un des auteurs les plus importants du Journal de Tintin. Ses séries les plus célèbres Chick Bill & Kid Ordinn ou encore Ric Hochet qu’il créa en collaboration avec d’André-Paul Duchâteau faisaient partie des joyaux des éditions du Lombard et étaient suivies par un public nombreux et fidèle.
Né sous le nom de Gilbert Gascard à Marseille le 29 octobre 1931, fils d’un célèbre joueur de football de l’O.M., Tibet doit son pseudonyme grâce au surnom que lui donna son frère aîné. Bien que Français, c’est en Belgique, la Mecque du 9ème art, qu’il fait des débuts, sa mère ayant décidé de s’y établir.

Découverte de la BD
Chick Bill,
l’un des piliers du catalogue
Lombard © Ed. du Lombard

À 10 ans, il découvre Valhardi dans Spirou.
C’est le choc:
«Je retrouvais dans Valhardi toutes les qualités de mes chefs scouts»
me confia-t-il un jour.


Car le jeune Marseillais, habitant au cœur de Bruxelles dans la paroisse de Saint-Géry, est parfaitement intégré à la Belgique d’alors.
À 13 ans, il arrive à dégoter l’adresse d’Hergé, grâce à un copain de classe. Il ose rendre visite au maître.


Le père de Tintin lui prodigue gentiment des conseils qui se résument à trois mots qui seront les siens toute sa vie: 


crédibilité, lisibilité, simplicité.


À 16 ans, « ne foutant rien d’autre à l’école que des dessins », il fait le tour des journaux avec sa BD sous le bras.
Buisson creux, jusqu’à ce qu’il rencontre, dans l’antenne bruxelloise de l’agence Opera Mundi, Armand Bigle (1917-1997) qui l’aiguille sur deux professionnels de la BD publiant dans Bravo : Tenas et Rali.


Deux années durant, il gomme leurs planches et leur fait le café. Là, il rencontre leur scénariste attitré, un certain… André-Paul Duchâteau.
Après un voyage aux États-Unis, Bigle est devenu directeur général du merchandising Disney sur tout le continent, crée un studio de dessin de Disney à Bruxelles dans lequel Tenas, Rali et Tibet sont enrôlés.
Dans la foulée, il lance Mickey Magazine entre 1950 et 1959, publié en français et en flamand pour la Belgique et le Congo belge.


Tibet fait du Mickey (sur scénario de Duchâteau) pendant quelques temps mais, comme il n’est pas très bien payé, il commence à vendre des histoires aussi à Heroïc Albums.



Freddy Thielemans, le bourgmestre (maire) de Bruxelles, Tibet et Duchâteau
Photo : © Nicolas Anspach


Il prend également rendez-vous chez Dupuis. C’est pour le mercredi et, le lundi, il décide d’aller voir le Journal de Tintin, dont les locaux sont à quelques centaines de mètres de son domicile.
Intégré au studio du Lombard comme « dessinateur à tout faire », il décommande son rendez-vous de Marcinelle…
Au Lombard, Tibet fait des publicités, des culs de lampe, de temps en temps des planches.


Marcel Pagnol au Far-West


En 1952, à la demande de son patron Raymond Leblanc, il crée pour Tintin, Chick Bill, une série animalière de western.
Mais Hergé la refuse. Il a un mauvais souvenir de Popol et Virginie au pays des Lapinos conçu dans le même registre. « Cela ne marchera jamais » décrète-t-il.
Leblanc recase alors la série dans Chez Nous/Junior, un hebdomadaire qu’il réalise clé en main pour le groupe Standaard.
Au rythme de deux planches par semaine, suivant malgré tout les conseils d’Hergé, il fait de ses personnages des humains.


Parodie du western classique, Chick Bill ne se prétend pas réaliste. « C’était Marcel Pagnol au Far-West » nous disait le dessinateur, aux antipodes d’un Lucky Luke nourri par la vraie légende de l’Ouest.


Rencontre au sommet.
Tibet, son épouse Nicole, le cinéaste Georges Lautner
et le romancier Henri Vernes:
lors des 60 ans du Lombard
Photo : D. Pasamonik ( © L’Agence BD)

Tibet introduit Greg dans Tintin qui lui scénarise la série pendant une quinzaine d’années.
Bientôt, Tibet dessine deux planches de Chick Bill dans Junior, une autre dans Tintin, rejointes par des jeux, puis des planches de Ric Hochet qu’il réalise avec son ami Duchâteau.
Ce nom… « Ric Hochet » ! C’est un vice chez Tibet, la plupart de ses séries sont trempées dans l’humour de l’Almanach Vermot.


Tibet dessine pendant des années deux Chick Bill et deux Ric Hochet par an ! Il ne les faisait pas seul : il s’était attaché les scénaristes Greg et Duchâteau et les décors de Ric Hochet étaient faits par des assistants: Mittéi, Denayer, Desmit, Brichaud...





Tibet a été élevé au rang d’Officier des Arts et des Lettres en 2006 par le ministre de la culture Renaud Donnedieu de Vabres
Photo : © Laurent Melikian.


Mais, il insiste, il a toujours fait le lettrage lui-même.
Le héros en tweed restera longtemps le personnage préféré des lecteurs du Journal Tintin. «Normal, dit Tibet un jour, c’est une espèce de Tintin réaliste».


Familier des auteurs Dupuis (il a longtemps joué en fin de semaine au billard avec Franquin, Roba et Peyo), il reste fidèle au Lombard, en dépit des soubresauts de l’entreprise.


Récemment, il avait réalisé une nouvelle série chez Glénat Aldo Rémy : « J’ai voulu faire une série où je me sentais complètement libre, un truc qu’Hergé n’aurait pas apprécié, mais tant pis. »
«Un être généreux»








Ric Hochet, la série qu’il créa
avec A-P. Duchâteau (© Ed. du Lombard)




«Tibet fait partie des petits jeunes de la deuxième génération du Lombard après les fondateurs Hergé, Jacobs, Cuvelier, Laudy…, témoigne son biographe Patick Gaumer [i].
Il est arrivé vraiment au seuil des années 1950, avec Graton, Funcken, etc. 
Pour moi, c’est quelqu’un qui compte dans l’histoire de la bande dessinée classique, au tout-premier plan.
Il était quelque part l’héritier de cette «ligne claire» à la Hergé et ce côté un petit peu fantaisiste et truculent que l’on retrouvait chez Bob De Moor et d’autres.


Pour en savoir plus sur la vraie personnalité de Tibet, il faut lire son livre de souvenirs Qui fait peur à Maman ? [1].


C’était quelqu’un qui avait plusieurs faces, notamment le côté public avec sa bande de copains, mais aussi un côté très sombre, un peu ronchon, d’un humoriste qui a pris des coups dans sa vie, mais qu’on ne retrouve pas forcément dans son œuvre. »


Très ému, son complice de toujours André-Paul Duchâteau nous témoigne : 


«C’est un choc terrible, Didier. C’était un immense ami. Cela faisait 53 ans qu’on se connaissait et que l’on travaillait ensemble. C’est à n’y pas croire. Il a eu une mort comme on l’aurait peut-être souhaité pour chacun de nous. Il a manqué d’air, il a ouvert une fenêtre, puis il a fait une rotation sur lui-même et il est tombé. Une dernière pirouette ! Il aura eu une belle vie et une mort charitable. Je suis bien évidemment très très triste. Tibet avait énormément de talents. C’était avant tout le dessinateur que l’on connaît mais c’était un très bon scénariste et un très bon comédien qui amusait ses amis par les histoires qu’il racontait et les mimiques qui les accompagnaient. C’était quelqu’un de généreux, de drôle pour qui l’amitié comptait énormément et il l’a toujours prouvé. Nous étions des associés parce que nous étions avant tout des amis. C’est une perte que rien ne remplacera jamais. J’ai l’impression qu’avec la carrière qu’il a eue et le talent qu’il avait, il eut été normal qu’il reçoive le prix d’Angoulême. C’était une personnalité extrêmement importante. Son œuvre a compté et compte toujours. Peu importe de toutes manières, à mes yeux, chaque fois qu’il publiait une nouvelle histoire, il remportait un prix. Les lecteurs ne s’y trompent pas. Ils voient bien la sincérité qu’il peut y avoir entre un lecteur et un auteur.»



Tibet et André-Paul Duchâteau, une amitié de 53 ans
Photo : D. Pasamonik (© L’Agence BD)


Hommage de la jeune génération
Dans Désoeuvré (L’Association, 2005), Lewis Trondheim dessine Tibet. Recueillant des propos alors qu’il est âgé de 73 ans, il note : « …Tibet, je voudrais être à sa place. Il fait deux albums par an et il a toujours du plaisir à dessiner. »


Quant à Blutch, il venait de déclarer à Chronicart : «…Mon grand prix reste un hold-up. Je trouve pas ça élégant pour les auteurs qui travaillent dans la bande dessinée depuis cinquante ans. Que ce soit un freluquet qui décroche ce prix, qui n’a jamais vendu de livres par palette entière, dont le grand public n’a jamais entendu parler… J’ai honte franchement de passer devant Tabary («Iznogoud»), Fmurr («Le Génie des alpages») ou Tibet («Ric Hochet»).»
Preuve que de simples lecteurs peuvent aussi être de très grands auteurs.


Tibet et Guy Decissy,
le fondateur du Centre Belge de la BD

Tibet a joué un rôle central dans la reconnaissance de la bande dessinée francophone.


Photo : Didier Pasamonik (© L’Agence BD)
[i] Tibet : La fureur de rire, Le Lombard, 2000.
[1] Aux éditions L’esprit des péninsules, Paris, 2007.






Article et photos publiées avec l'accord de l'auteur.


Lire l'article original et tous les commentaires sur le site Actua BD.


Le comptoir de la BD

04 janvier 2010
Ultime chevauchée pour Tibet



La nouvelle clôt bien tristement la période festive de Noël et de la Saint Sylvestre : le dessinateur-scénariste Tibet (né Gilbert Gascard en 1931), papa de deux séries majeures au Lombard, Chick Bill et Ric Hochet, vient de s’éteindre à 78 ans.


Il a à son actif plus de 150 albums, dont quasiment 70 dans la première série et près de 80 dans la seconde, s’il vous plaît, plus quelques autres titres plus anecdotiques.


Prolifique, reconnaissable avec son trait sans fioriture, élégant, en un mot classique, Tibet ne détonnait pas et réalisait une BD de papa, sympatique et généreuse, comme on parle avec tendresse et un sourire ravi de cinéma de papa.


Adepte d’un humour bon enfant, ses jeux de mots bien que basiques ont été nourris notamment auprès de Greg, le truculent créateur d’Achile Talon, dessinateur-scénariste lui aussi de premier plan, qui fut longtemps le rédacteur en chef du Journal de Tintin.


Tibet était lié aux éditions du Lombard, auxquelles il n’a fait qu’une ou deux infidélités sans gravité (comme les deux récents tomes de sa nouvelle série Aldo Rémy chez Glénat) et fut l’un des piliers du Journal de Tintin justement, où la figure d’Hergé exerçait sur lui une ascendance importante, notamment quand il était encore ado.
A l’époque, le père de Tintin lui avait donné des conseils qu’il s’est appliqué à respecter toute sa vie, comme le rapporte Didier Pasamonik dans l’article hommage qu’il vient de lui adresser sur le site ActuaBD.
Article que je vous recommande à lire pour les premiers mots émouvants d’André-Paul Duchâteau, scénariste de Ric Hochet depuis 53 ans, et ami de Tibet.




Je vous parlais récemment d’un ouvrage formidable qui retraçait la carrière d’Yvan Delporte.
Tibet y était l’une des voix témoin, il y racontait notamment sa complicité avec la bande à Franquin, son amitié pour le papa de Gaston, l’amicale rivalité entre les équipes de Tintin et de Spirou…


Numa Sadoul, auteur d’ouvrages d’entretiens de référence avec des auteurs majeurs, ami de Tibet et de Franquin justement, a accepté mon invitation de témoignage. Voici ce qu’il écrit brièvement :
“Tibet était un tendre. Un vrai. Et aussi un vrai rigolo. Comment est-ce conciliable ? Je n’en sais rien. On a fait des bouffes hilarantes avec le couple Tibet et le couple Franquin. Et depuis la mort de ce dernier, Tibet avait l’habitude de pleurer à chaudes larmes en pensant à notre ami. J’ai dévoré les premiers albums de “Chick Bill”, lorsque les personnages étaient encore des animaux. Il y avait tout Tibet là-dedans : l’humour et la tendresse. Je n’ai au fond jamais pardonné à l’auteur d’avoir humanisé sa série, pour complaire au souhait de Hergé. Mais ce n’était pas vraiment important et je suis resté fan de “Chick Bill” jusqu’au bout. “Ric Hochet” m’attirait moins, à cause de son côté réaliste.“


Tibet a créé l’un des tandems les plus percutants de la BD, le bilieux chauve moustachu Dog Bull et le divin imbécile Kid Ordinn, qui étaient bien sûr les véritables héros de la série Chick Bill, tant ce dernier, preux cowboy gominé, est stéréotypé et lisse, peu aidé et mis en valeur par ailleurs par le transparent bien que valeureux indien Petit Caniche.


Mais c’est la loi du genre d’avoir des faire-valoir carrés et immédiatement identifiables (Tintin et Spirou, pour n’en citer que deux) qui permettent à des Haddock et des Fantasio de s’exprimer avec truculence et d’éclater dans des scènes d’anthologie. Tibet avait un vrai talent pour créer des gueules, ses très nombreux albums en sont truffés.
Artisan du dessin bien plus que machine à produire, personnalité attachante jusque dans sa représentation dans ses albums : longtemps, sur le quatrième de couverture des albums de Chick Bill, Tibet s’affichait himself déguisé en cowboy. Enfant, je me disais que ça devait être super cool de faire de la BD si on nous autorisait à nous déguiser au travail !


Plus tard, j’ai rapproché cette photo du film de Jacques Brel, le Far-West, parabole sur l’accomplissement de soit et l’aboutissement des rêves d’enfant, qu’ils soient d’astronaute, de pompier, de cowboy ou d’indien. Quelque chose me dit que la fidélité de Tibet à ses séries est la preuve que son far-west il l’a atteint très tôt et s’y est trouvé bien.







Le 70ème album de Chick Bill, Qui veut gagner des Filons, sort le 15 janvier au Lombard. Rien de tel pour réaliser combien Tibet nous manque déjà, lui qui était sans conteste l’un des auteurs les plus prolifiques et les plus discrets de la BD franco-belge. Que ce petit billet soit pour moi l’occasion de saluer avec amitié et respect les siens, proches et amis.


Sébastien NAECO


(illustrations : portrait de Tibet (c) Laurent Mélikian - Le Lombard 2005 ; couverture du tome 75 de Ric Hochet, code pour l’au-Delà (sans volonté d’humour noir, un titre sur deux de la série se rapporte à la mort ou au mal !) par Tibet et Duchâteau ; couverture du dernier tome de Chick Bill, par Tibet, éditions du Lombard)


Lire l'article original et tous les commentaires sur le Comptoir de la BD.


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